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au klondyke

— Regarde, lui souffla-t-il à l’oreille en lui désignant la porte, qui, après s’être ouverte doucement, se refermait sans bruit.

Autour d’eux, les matelots dormaient dans les hamacs ; le mécanicien sommeillait devant son feu ; dans un coin, le second était étendu sur son lit de camp.

— Reste ici, dit Loriot ; je vais savoir ce que signifie cela.

Et il se dirigea sans bruit vers la porte, par laquelle il disparut, léger comme une ombre.

Son absence dura un quart d’heure. Quand il revint, transi de froid, il avait l’air soucieux et les sourcils froncés.

— Eh bien ! interrogea vivement Valentin, qu’as-tu vu ?

— J’ai vu le Gascon et le Marseillais qui se dirigeaient vers le Caïman. Il m’a semblé qu’ils portaient quelque chose, mais l’obscurité m’a empêché de m’en assurer.

— C’est tout ?

— Non pas. En arrivant près du Caïman, ils se sont arrêtés un instant, puis ils sont montés sur le pont. Je les ai suivis, mais au moment où j’y arrivais moi-même, ils disparaissaient par une écoutille.

— Peut-être ont-ils été cacher un sac d’or.

Le Parisien secoua négativement la tête.

— Non, dit-il, ce ne peut être cela, car les sacs ne sont pas assez nombreux pour qu’on puisse en supprimer un sans que l’on s’en aperçoive.

— Pourtant, ils ne sont pas allés sur le bâtiment uniquement pour faire une promenade.