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Page:Ville - Au Klondyke, 1898.djvu/164

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au klondyke

— Peste ! comme tu y vas.

— Comment ! tu laisserais impunie une telle infamie ?

— Ce brave garçon nous a dit qu’il y a huit mutins ; les connais-tu ?

— Non, mais…

— Je veux les connaître, et le seul moyen c’est de les laisser se démasquer.

— De quelle manière ?

— En feignant une complète ignorance. Laissons-les mettre leur projet à exécution, mais à ce moment-là ils trouveront à qui parler, je te le jure !

— C’est égal, j’aurai bien de la peine à me contenir jusqu’à ce soir.

— Tu me feras le plaisir de te tenir tranquille, n’est-ce pas ?… Celui qui commande ici, c’est moi, et j’entends être seul juge de ce qu’il convient de faire.

— Tu me parles sur un ton…

— C’est le ton que je prends toujours lorsque j’ai affaire à un écervelé.

— De mieux en mieux.

— Que tu es enfant, dit Vernier en serrant la main de son ami : tu ne comprends pas qu’en ce moment la ruse seule peut nous servir. En ma qualité de capitaine, j’ai parfaitement le droit de faire fusiller séance tenante le Gascon et le Marseillais, mais si j’agis ainsi, comment saurai-je les noms de leurs complices ?

— Tu as raison, dit enfin le comte.

— Il est heureux que tu t’en aperçoives,

Puis au Parisien :

— Mon garçon, envoie-moi le second et le maître d’équi-