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au klondyke

— Tu n’es pas poli, dit aigrement le comte, froissé dans son amour-propre.

— Je suis sincère, ce qui vaut mieux. Le plus mauvais service que l’on puisse rendre aux gens, c’est de leur casser des encensoirs sur le nez.

— Ainsi, tu es prêt à partir ?

— Oui.

— Bien. Voici donc ce qu’il faut faire : je vais me rendre à Paris où je resterai une huitaine de jours, afin de régler quelques affaires en litige. Pendant ce temps, tu te rendras au Havre, et tu t’arrangeras pour trouver un équipage sérieux sur lequel nous puissions compter.

— Les hommes qui nous ont déjà accompagnés ne demanderont qu’à repartir ; je sais où les retrouver.

— Allons, allons, dit le comte en se frottant les mains, nous avons encore de l’or sur la planche. Ah ! messieurs les gens du monde, vous vous êtes permis de me calomnier ! … Attendez mon retour…

— Toujours ton sot orgueil, dit amèrement Vernier.

— Eh ! mon cher, chacun prend son plaisir où il le trouve. Le mien sera de voir crever d’envie tous ceux qui m’approcheront.

Au lieu de continuer sur ce sujet, Vernier haussa les épaules et fit dévier la conversation en parlant des préparatifs de départ.