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V

deuxième voyage



P ar une belle matinée de mai, le Caïman, quittait pour la seconde fois le port du Havre et s’élançait, toutes voiles dehors, vers la haute mer, dans la direction du nord.

Le comte de Navailles, appuyé contre un mât, un carnet à la main, se livrait à des calculs de mathématique, non pas, comme Galilée, pour mesurer les astres, mais pour établir par avance le chiffre des bénéfices qu’il comptait retirer de ce nouveau voyage.

Vernier avait réussi à retrouver tous ses anciens matelots, ainsi que le lieutenant, et n’avait point eu de peine à les décider à reprendre encore une fois la route du Youkon. Les quelques milliers de francs qu’ils avaient touchés leur semblaient une fortune qu’il ne demandaient pas mieux que de grossir par de nouveaux bénéfices. Rien n’était donc changé à bord du Caïman, qui fendait allègrement les flots, poussé par un bon vent de sud-est.

Les jours s’écoulaient, puis les semaines, et enfin les