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le chef des hurons

afin de nous rejoindre au coucher du soleil. Si, d’ici-là, nous n’avons pu retrouver la piste du jeune homme pâle, nous descendrons les bords du fleuve, chacun d’un côté, jusqu’à ce que l’un de nous ait découvert l’endroit où il a atterri. J’ai dit.

— Votre raisonnement est plein de sens. Pourtant, je crois que nous ferions bien de commencer par explorer les bords de la rivière.

— Cela peut nous éloigner beaucoup d’ici. Voilà pourquoi j’ai proposé à mon frère de ne suivre le fleuve qu’à la dernière extrémité. Le fils du chef des guerriers blancs a dû s’enfuir. Comme il doit être sans vivres, il a certainement, pris terre peu après son embarquement.

— Faisons donc comme il vous plaira. Mais où nous retrouverons-nous ?

— Dans cette clairière.

— C’est entendu. Surtout, n’oubliez pas que nous avons affaire à des brigands de la pire espèce.

— Que veut dire mon frère ?

— Je veux dire que si vous en apercevez un, il ne faudra pas vous laisser emporter par votre tempérament belliqueux. L’appât d’une chevelure pourrait avoir pour vous de graves conséquences.

Le chef sourit.

— Que mon frère se rassure, dit-il doucement : Quand il le faut, un chef huron sait avoir la finesse du renard.

— Bien. L’aube paraît, séparons-nous.

Les deux amis se levèrent et vérifièrent avec soin l’état de leurs armes, puis ils se serrèrent la main en disant simplement :

— Ici, au coucher du soleil.

Et ils disparurent dans les fourrés, par des chemins différents.

Nous laisserons aller le chef, pour suivre Sans-Peur.

Pendant quatre heures, il explora les environs en faisant de nombreux zigzags et se rapprochant du fleuve, mais sans découvrir la piste qu’il cherchait. Pourtant, il ne désespéra