Les deux officiers se serrèrent affectueusement la main.
— Mon général, dit le colonel, j’ai une grâce à vous demander.
— Parlez, mon ami ; vous savez que je vous suis tout dévoué.
— Je le sais, mon général, et je vous en remercie.
— Que puis-je faire pour vous être agréable ?
— M’accorder un congé de quelques jours, pour que j’aille chercher ma fille.
— N’est-ce que cela ?
— Je voudrais aussi que vous me donnassiez l’autorisation d’emmener une escorte.
— Mon cher colonel, les Anglais viennent de recevoir une trop rude leçon pour se frotter à nous de sitôt ; prenez donc autant d’hommes que vous voudrez.
— Oh ! une vingtaine suffiront.
— Faites comme il vous plaira ; je vous laisse libre d’agir à votre guise.
— Merci, mon général.
— Quand comptez-vous partir ?
— Dans deux heures ; c’est-à-dire vers midi.
— Vous emmenez Sans-Peur ?
— Je le crois bien ! Lui seul est capable de nous guider à travers les bois qui pullulent de Peaux-Rouges et de maraudeurs.