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hécatombe de sauvages

Cette opinion fut partagée par Sans-Peur ; aussi redoubla-t-on de vigilance pour ne pas se laisser surprendre.

Le soir du troisième jour, un peu avant le coucher du soleil, une troupe de quatre cents guerriers sortit à pied de la forêt.

— À vos postes ! cria le colonel d’une voix tonnante.

Les défenseurs se précipitèrent derrière les retranchements, le doigt sur la gâchette du fusil.

Lorsque les sauvages eurent fait environ deux cents pas, ils s’élancèrent au pas de course. En même temps, une deuxième troupe sortit de la forêt, marchant en une masse compacte.

Sur l’ordre du colonel, cent hommes montèrent à cheval pour marcher à la rencontre du premier détachement, et dès qu’ils furent sur la pente de la colline, un feu terrible fut dirigé sur la seconde troupe.

Les cavaliers tombèrent comme la foudre sur les Indiens, dont ils firent un carnage affreux. Les guerriers formant le second détachement tentèrent de se porter à leur secours, mais sans y parvenir : les canons de la Mission vomissaient des paquets de mitraille ; les balles sifflaient au milieu d’eux.

Soudain, la lisière de la forêt se garnit de Peaux-Rouges.

À cette vue, le capitaine Verdier, qui commandait la cavalerie, se replia sur la colline. En un temps de galop, les soldats eurent distancé leurs ennemis.

Ceux-ci s’élancèrent à leur poursuite en bondissant comme des panthères, mais les canons furent pointés sur eux, et ils durent reculer.

Cependant, les guerriers sortaient toujours de la forêt, se répandant dans la plaine, où ils se formaient en détachements de trois cents hommes.

Le colonel fit suspendre le feu, car la colline était entourée d’un nuage de fumée qui ne lui permettait plus de distinguer les mouvements de l’ennemi.

Alors, il vit un spectacle qui le glaça de terreur.