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le chef des hurons

Niocébah roula à terre.

Il était mort.

De toutes les tribus réunies dans la plaine, il ne restait guère que cinq cents guerriers, blessés pour la plupart et ne se défendant plus.

Le colonel fit cesser le combat, qui n’eut plus été qu’une boucherie, et permit aux vaincus de se retirer, ce dont Taréas ne fut que médiocrement satisfait.

Quelques officiers s’approchèrent alors de M. de Vorcel, afin de lui expliquer leur présence.

M. de Montcalm ayant appris que les Peaux-Rouges réunissaient des forces considérables avait pensé que le secours précédemment envoyé au colonel serait insuffisant et s’était empressé de lui expédier un nouveau renfort de quatre cents hommes.

En arrivant, les officiers, voyant la plaine couverte d’Indiens, avaient divisé leur détachement en deux troupes et mis le feu à la forêt, afin de cerner complètement l’ennemi.

Le colonel les félicita pour les mesures qu’ils avaient prises, puis il donna l’ordre de rentrer à la Mission.

Les tambours battirent, les trompettes sonnèrent, et les soldats se dirigèrent vers la colline, laissant derrière eux la forêt en flammes.

Pendant que le colonel faisait installer à la hâte un camp au centre du village, pour les nouveaux détachements, le Père Florentin et ses Indiens descendaient dans la plaine, afin de relever les blessés.

Lorsque les soldats eurent été installés tant bien que mal sous des tentes plus ou moins vastes, M. de Vorcel se rendit à la hutte où il avait laissé son fils et sa fille, afin de les rassurer sur son sort, car il ne doutait pas que, tant qu’avait duré le combat, ils n’eussent été dans des transes mortelles. Ce fut avec un sourire de bonheur qu’il souleva la toile qui en fermait l’entrée, mais il n’eût pas plutôt jeté un regard dans l’inté-