Page:Ville - Le chef des Hurons, 1900.djvu/95

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
95
les pirates du désert

James réunit alors ses compagnons.

— Camarades, leur dit-il, j’ai une proposition à vous faire !

— Parle, s’écrièrent-ils tous, nous t’écoutons.

— Je vous avais proposé de livrer les enfants du colonel aux Iroquois, n’est-ce pas ?

— Oui, dit un des bandits, mais il me semble que nous leur tournons le dos.

— Ta réflexion est juste, répondit James, et je vais m’expliquer à cet égard.

Les pirates se rapprochèrent de leur chef, attendant l’explication qu’il leur promettrait, car ils s’étaient déjà demandé pourquoi il les emmenait vers l’ouest, alors que les Iroquois étaient campés au nord.

— Après avoir bien réfléchi, je me suis dit que la mort de ce jeune homme ne ressusciterait pas mon frère et ses compagnons.

— Tu parles comme un missionnaire ! ricana un pirate.

— Tu trouves ? fit James d’un ton narquois.

— Ma foi ! cela en a tout l’air.

— Eh bien ! tu te trompes, camarade, et si tu m’avais laissé achever, tu aurais compris que je raisonne, non comme un missionnaire, mais comme un philosophe. En effet, si ce jeune homme ne peut ressusciter ceux qui sont morts, il peut du moins nous faire riches ! Comprends-tu, maintenant ?

— Peste ! ton idée est sublime !

— Le colonel passe pour posséder une grande fortune. Ne lui rendons son fils que contre une rançon.

Des applaudissements frénétiques saluèrent cette proposition.

— Mais, objecta un des bandits, nous aurions pu avoir la vengeance et la rançon.

— Tu crois ?

— Dame ! avant d’abandonner la jeune fille, qui t’empêchait de la poignarder ?

— J’y ai pensé, mais comme j’avais déjà mon idée relative-