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La vie de Henriette

le de ſon mary. La nouveauté de l’hiſtoire fit auſſi-toſt un grand bruit dans la Ville, les parents du mort ſe raſſemblerent pour deliberer des moyens de me détruire, & tout ce que Monſieur de Birague pût faire pour moy en cet allarme, fut de monter promptement à cheval, & avant qu’on eut pû ſonger à s’aſſurer de ma perſonne, de s’en aſſurer luy-meſme ; il m’alla cacher dans une maiſon forte de Madame la Comteſſe d’Engleſac, ſœur de mon Abbeſſe, qui n’eſtoit éloignée du Convent que d’une petite demy lieuë.

Madame d’Engleſac eſt une veufve d’une haute vertu, & méme dans la devotion, quoy qu’elle ait l’humeur magnifique, & qu’elle aime à vivre avec ſes amis dans toutes ſortes d’honeſtes plaiſirs. Elle avoit alors deux de ſes filles auprés d’elle, & un fils le Chevalier le