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ESSAIS SUR LE GÉNIE DE PINDARE

Atossa.

Comment oseraient-ils attendre les ennemis étrangers qui leur arrivent ?

le chœur.

De même qu’ils ont détruit la belle et nombreuse armée de Darius.

Atossa.

Tu donnes tristement à réfléchir aux mères de ceux qui sont partis.

le chœur (à la vue d’un messager qui entre).

Tu vas, je crois, savoir toute la vérité : c’est l’heure d’apprendre de cet homme ce que fait la Perse ; il apporte assurément quelque bonne ou fatale nouvelle.

le messager.

Ô citadelle de toute la terre d’Asie ! ô terre de la Perse ! ô vaste confluent de richesses ! Comment, sous un seul coup, s’est abattue cette immense grandeur ! Comment a péri la fleur de la Perse ! Hélas ! malheur à moi, de raconter le premier tant de maux ! Mais il faut cependant dévoiler toute la calamité des Perses : toute l’armée barbare est anéantie ! »

Entendez-vous l’écho prodigieux de ces paroles sur les parois de marbre et les vases retentissants de l’amphithéâtre, que couronnait le soleil de Marathon et de Salamine ? Quelle poésie dans ce langage ! Quelles acclamations du peuple répondant à l’hymne de triomphe chanté par un des siens ! Quelle explication de sa victoire