les mœurs chrétiennes, ou parfois même les altérer de son hardi mélange dans les pompes nuptiales de quelques riches néophytes ; tant une licence consacrée d’âge en âge conservait d’empire !
Chez les Romains et dans les vers de Catulle, cette licence s’égare jusqu’aux plus impurs souvenirs ; et cependant le poëte connaît toutes les grâces, même celle de la pudeur.
« Sans toi, dit-il[1], ô hymen ! nulle maison ne peut donner d’enfants, nul père avoir postérité : on le peut avec toi. Qui oserait se comparer à tel dieu ?
La terre, privée de tes cérémonies saintes, ne pourrait donner de gardiens à ses frontières. Elle le peut, grâce à toi. Qui oserait se comparer à tel dieu ? »
Puis à ces graves paroles en succèdent d’autres, pures du moins et délicates :
« Ouvrez les portes ; la vierge paraît. Vois-tu comme les torches agitent leur flamboyante chevelure ? Mais tu t’arrêtes, et le jour s’éloigne ; avance, nouvelle épouse.
Une candide pudeur la retient ; et cependant, docile, elle pleure d’être obligée d’aller plus loin. Mais tu tardes, et le jour s’éloigne ; avance, nouvelle épouse.
- ↑ Catull. Carm. 61, v. 67.