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ET SUR LA POÉSIE LYRIQUE.

Tu as produit au dehors le Verbe ; et la création a existé.

Le Verbe est Dieu. Il est ton Fils, car il est de la même nature. Il est en honneur égal au Père ; car il a ordonné toutes choses, pour régner sur elles. Mais, enveloppant aussi toutes choses, l’Esprit-Saint, qui est Dieu, les maintient par sa sagesse. Je te nomme la Trinité vivante, seul et unique monarque ! essence inaltérable, nature sans déclin et sans commencement, substance inexplicable, inaccessible pensée de la sagesse suprême, inébranlable vertu des cieux, invisible lumière qui vois tout et à qui nulle profondeur n’est cachée, de la terre jusqu’à l’abîme !

Ô Père, sois-moi propice ; donne-moi d’observer toujours ce grand culte ; écarte loin de moi les fautes, en épurant ma conscience de toute mauvaise pensée, afin que je rende gloire à Dieu, levant vers lui des mains innocentes, que je bénisse le Christ, et qu’agenouillé, je le supplie de me recevoir pour serviteur, quand il viendra comme roi.

Père, sois-moi propice, pour me faire trouver miséricorde et grâce. À toi la gloire et la reconnaissance, à travers le temps infini ! »

Là aussi, sans doute, la précision du dogme, la mystérieuse hauteur des termes sacrés dominent, à travers l’éclat des images. C’était la loi de cet âge du christianisme, l’esprit de la religion même accueillie