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Page:Villemain - Essais sur le génie de Pindare, 1859.djvu/63

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ET SUR LA POÉSIE LYRIQUE.

hébraïque. Il est le trophée de son immortalité, persistante dans sa ruine. Essayons de loin d’en recueillir l’accent :

« Alors chanta Moïse, et avec lui les fils d’Israël, ce cantique à Dieu ; et ils disaient :

Je chanterai pour le Seigneur, car il a fait éclater sa gloire. Cheval et cavalier, il les a précipités dans la mer.

Ma force, la gloire de mon chant, c’est le Seigneur. C’est lui mon Dieu, je le célébrerai ; lui, le Dieu de mon père, je l’exalterai. Le Seigneur s’est levé comme un guerrier. Jéhovah est son nom.

Le char de Pharaon, son armée, il les a jetés à la mer. Ses capitaines choisis, il les a noyés dans la mer Rouge ; le flot les a recouverts ; ils sont descendus au fond de l’abîme comme la pierre.

Ta droite, ô Seigneur ! est glorifiée dans sa force ; ta droite, ô Seigneur ! a broyé tes ennemis.

Par la grandeur de ta gloire, tu brises qui te résiste : tu envoies devant toi ta colère ; elle les a dévorés comme le chaume.

Au souffle de tes narines, l’onde s’est partagée ; les flots se sont amoncelés en muraille au milieu de la mer.

L’ennemi disait : Je les poursuivrai ; je les prendrai ; je partagerai leurs dépouilles ; j’assouvirai mon âme ; je les percerai de mon glaive ; ma main les tuera.

Tu as envoyé ton souffle : la mer les a engloutis ;