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ESSAIS SUR LE GÉNIE DE PINDARE

mes lois, et de tes lèvres publies-tu mon traité d’alliance ?

Car tu hais ma discipline, et tu rejettes mes paroles.

Si tu vois un voleur, tu cours à ses côtés ; et ta place est avec les adultères.

Tu emploies ta bouche à la fraude ; et ta langue machine des tromperies.

Tu parles une et plusieurs fois contre ton frère, et tu jettes le déshonneur sur le fils de ta mère.

Tu as fait ces choses, et j’ai gardé le silence. Tu as cru que je serais semblable à toi ; mais je te convaincrai, et je mettrai ton compte sous tes yeux.

Comprenez aujourd’hui ces vérités, vous qui oubliez Dieu ; et craignez que je ne vous saisisse, et qu’il n’y ait personne pour vous délivrer.

Celui qui m’offre un holocauste de louange servira ma gloire ; et je lui montrerai la voie du salut, la voie de Dieu[1]. »

Quel que soit le sublime de cette mythologie, pour ainsi dire orthodoxe, où Jéhovah est nommé le Dieu des dieux, elle offre dans l’éclat du langage plus d’un rapport avec l’accent religieux du poëte thébain. Sous les images de l’infinie grandeur, elle enveloppe la loi morale ; et elle n’éblouit les yeux que pour parler à la conscience.

  1. Psalm. 49.