Page:Villemin - Jacques Du Lorens, 1869.djvu/13

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et, un peu plus qu’il ne faut, son moi, son individualité revient en scène.

Il parle trop de lui, c’est vrai ; toutefois ce diable d’homme y jette à plein cadre des teintes chaudes et une rondeur qui rassurent mes sympathies.

Le malheur de tout temps me suit en toutes choses ;
Je blesserais un homme en lui jetant des roses…
À d’autres tout succède, ils n’ont point de rivaux,
Un lutin fait leur lit et panse leurs chevaux…
J’étais vraiment plus propre à vivre dans un cloître…
Je suis blanc comme un cygne et proche du trépas ;
Mais que j’aille à la cour ? — et que je n’irai pas ! —
Vendre ma liberté pour un méchant dîner,
Et de plus n’oser fuir, me voulût-on berner ;
Cela n’est bon qu’à ceux qui font plus pour leur pance
Qu’un chien de basteleur quand son maître le tance.

Au coin de sa toile, il translate, en un joli vers, le « bene vixit, qui bene latuit » des anciens, et il ajoute, en épicurien qu’il est :

Je ne m’habille plus de peur de travailler…
Et ce qui m’a rendu tardif à la besogne,
C’est que je vois qu’un sot sur mes vers taille et rogne…
Toutes fois je l’excuse, il a droit d’en médire,
Pour ce que sans s’y voir il ne saurait les lire.

La satire IVe, dédiée au Roi, critique les poëtes du