Page:Villeneuve - Le Temps et la patience, tome 1.djvu/119

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
113
ET LA PATIENCE.

l’avoir considéré quelques instants, elle s’évanouit, sans qu’il lui restât la force de parler.

Le Solitaire, à qui la jeune Princesse s’étoit présentée les bras ouverts, la reçut dans les siens ; & sentant pour elle des mouvements de tendresse, qui, jusqu’à ce moment, lui avoient été inconnus, il s’écria au secours, en appellant son frere. Ceux qui accompagnoient Merille, ne pouvoient l’aider, parce qu’ils étoient presqu’au même point ; car la foiblesse de Balkir l’avoit mise dans la nécessité de s’appuyer sur Benga, qui avoit assez d’affaires à la soutenir, & qui cependant étoit fort allarmé de l’accident arrivé à sa cousine.

Aux cris de l’inconnu, il le présenta un autre jeune homme, qui paroissoit à peu près du même âge, & de qui la ressemblance donnoit à présumer qu’ils étoient freres, quand le premier ne l’auroit pas appellé de ce nom. Ce nouveau venu aidant à l’autre, ils porterent Merille au bord d’une fontaine, où Benga ayant conduit Balkir, qui le remit à l’instant, ils se joignirent aux soins des deux Solitaires pour donner du secours à la Belle évanouie.

Leur empressement l’ayant fait reve-