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ET LA PATIENCE.

qui ne cesse de le presser d’abandonner cette solitude : mais ce Monarque Philosophe n’en est nullement ébranlé, & revient aussi satisfait de se retrouver parmi nous, qu’il a été content d’arriver dans ses anciens Etats : quoiqu’il y soit présentement, ajouta-t-il, son absence ne nous empêche pas de vous offrir l’asyle qu’il vous presseroit d’accepter, s’il étoit ici.

Ne le refusez pas, poursuivit ce Prince, vous y serez plus commodément pour attendre le bon temps ; plus d’un intérêt vous y convie. Quand le Roi sera revenu, il exercera avec plaisir sa Science Astronomique, & nous instruira de notre destinée, en y joignant des conseils qui ne sont pas à mépriser ; s’il est quelques moyens de nous rendre le temps favorable, soyez persuadés qu’il nous les fournira.

Au reste, continua-t-il, que ce ne soit pas l’appréhension de diminuer nos provisions qui vous empêche de rester avec nous : la prudence, qui guide toutes les actions de notre sage Conducteur, y a pourvu d’avance. Sans avoir d’idées fixes sur personne ; &, ne semblant pas devoir attendre d’Hôtes dans ce lieu sauvage, il n’a pas laissé de prendre la précaution d’avoir de quoi en recevoir, en cas que