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ET LA PATIENCE.

être entendue ; mais la porte de la chambre étoit ouverte, de même que celle de l’antichambre où étoient les femmes en état de voir ce qui se passoit, sans entendre leur discours, & elles furent fort scandalisées de ce que ce jeune homme étoit ainsi aux genoux de la Reine, cette familiarité leur semblant extrêmement criminelle, parce qu’il n’étoit point d’usage à Angole que les hommes en usassent ainsi. La Reine ne l’ignoroit pas ; mais la jeunesse de Zerbeke faisoit qu’elle ne prenoit pas autant de précaution, qu’elle auroit fait avec un homme d’un autre âge.

Elle le remercia dans les termes les plus affectueux, & l’assura qu’il ne lui étoit pas moins cher que sa fille, de qui l’absence la jettoit dans un terrible embarras, que l’occurrence présente augmentoit. Elle craignoit que le lâche Mouba ne la lui eût fait enlever pour s’en rendre maître. Ayant vainement donné au Beau-pere de Zerbeke la commission de la chercher, & les perquisitions qu’il avoit faites ayant toutes été inutiles, il n’avoit pu rien apprendre de son sort, sinon qu’on avoit vu passer dans la Ville une jeune fille seule, & faite à peu près comme on représentoit la Princesse.

Quoiqu’il y eût déja six mois d’écoulés