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LE TEMPS

sorte le précieux titre que vous portez, vous serez déchargée du fardeau qui l’accompagne, & que vous jouirez d’une douceur qui vous a été inconnue depuis la mort du feu Roi. Ce séditieux Harangueur ajouta encore, qu’elle assureroit la Couronne à sa fille par ce que l’État exigeoit d’elle, & que, sans cette ressource, la Princesse couroit risque de perdre son rang, puisque, dans la situation où étoient les affaires, si les Princes, fils du feu Roi, arrivoient, il n’y avoit point de doute que leur présence ne détruisît la donation que leur Pere lui avoit faite à leur préjudice, n’étant pas assez puissante pour se préserver d’une révolution qui la précipiteroit du Trône, pour y faire monter ceux qui y avoient un droit légitime ; à quoi il ajouta qu’il n’y avoit pas d’autres moyens de prévenir cet accident, & de conserver la Couronne à Merille, que de la mettre sur la tête de Mouba, qui seroit alors obligé, par son propre intérêt, de garantir le Royaume des événements d’une guerre funeste qui étoit presque sur le point de commencer ; mais que si la Reine refusoit l’avantage de la Princesse, il l’avertissoit que l’Etat se serviroit de son autorité, parce que Merille lui appartenoit ; qu’enfin il en disposeroit mal-