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ET LA PATIENCE.

déterminerent tout d’un coup leur inclination en sa faveur : elle redoubla encore, lorsqu’ils furent éloignés de la Reine, par la façon dont il leur témoigna son respect & sa vive reconnoissance ; mais quoiqu’il parût fort sensible à ce qu’ils avoient fait pour lui, il sembloit que toute l’obligation qu’il croyoit leur avoir, roulât principalement sur la joie d’avoir vu sauver la vie de la Reine.

Ils ne rentrerent point de la journée chez cette Princesse ; les seules Zelima & Balkir y furent un moment sur le soir : & malgré l’état où elle étoit, elle les reçut comme le méritoit le secours que lui avoient donné leurs parents. Les Princesses, craignant de l’incommoder, la laisserent peu après, pour lui donner la liberté de se reposer entre les bras de sa chere Merille, à qui les expressions manquoient pour faire connoître à sa mere toute la satisfaction qu’elle ressentoit de le voir réunie avec elle.

Cependant le Temps heureux, qui étoit enfin arrivé, & qui regnoit en ce lieu, leur ayant rendu la joie, la tranquillité & la santé, faisoit qu’on n’y parloit plus que de fêtes & de plaisirs. L’amour des Princes avoit été quelque temps suspendu, les allarmes & les mouvements