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Page:Villetard - Le Japon, 1879.djvu/147

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CHAPITRE IX

LA RELIGION ET LES CÉRÉMONIES RELIGIEUSES
LA LANGUE JAPONAISE ET L’INSTRUCTION PUBLIQUE

I

L’ancienne religion nationale. — Le bouddhisme : Sâkya-Mouni prophète dans son pays et dans beaucoup d’autres. — Singulières dévotions. — La politique des shogouns et la religion.


Il y a au Japon deux religions principales, qui se subdivisent en un grand nombre de sectes. La plus ancienne, celle qu’on peut regarder comme la croyance originale et nationale du pays, est le shintoïsme, ou culte des Kamis. Nous ne nous lancerons pas dans un cours de théologie japonaise où nos lecteurs auraient d’autant plus de peine à se reconnaître, que les sujets du mikado semblent s’y perdre eux-mêmes. Nous dirons seulement que les Kamis sont les grands hommes des temps fabuleux, qu’ils descendent des dieux, dont le mikado descend lui-même par leur intermédiaire. On voit que cette religion ressemble par plus d’un point à celle de la Grèce antique, laquelle déifiait les vainqueurs des monstres, comme Hercule et Thésée, et les hommes qui avaient rendu quelque immense service à l’humanité, soit comme Prométhée en trouvant le moyen d’allumer du feu, soit comme Triptolème en inventant l’art de cultiver le blé.

Rien de plus simple que la religion des Kamis.

Les temples, même ceux qui aux siècles passés attiraient le