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Page:Villetard - Le Japon, 1879.djvu/166

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LE JAPON.

Ce qui explique le succès rapide et complet obtenu par nos instructeurs, c’est que les Japonais semblent avoir au moins autant que nous le goût ou plutôt la passion des choses militaires. Ils courent comme nous avec un empressement extrême au spectacle des grandes manœuvres ; une revue est, au Japon comme en France, la plus populaire de toutes les fêtes.

C’est encore dans les pages consacrées à l’enseignement donné par des Européens aux Japonais que nous devons mentionner les grandes manufactures créées dans ces dernières années par le gouvernement de Yédo.

Les ministres du dernier taïcoun étaient déjà entrés dans cette voie, car ce sont eux qui ont appelé des ingénieurs français et anglais pour fonder un arsenal maritime dans le voisinage de la capitale. C’est un Français qui fut chargé des constructions navales.

Le mikado suivit l’exemple que lui avait donné le taïcoun et confia aux todjin le soin d’organiser chez lui une foule de grands établissements plus ou moins complètement modelés sur ceux du même genre qui existent dans les divers pays de l’Europe. Un Français a élevé et dirige, ou du moins dirigeait encore il y a peu de temps, une filature modèle, établie pour le compte du gouvernement japonais au milieu de l’une des provinces qui produit la soie la plus belle et la plus célèbre de tout le pays. Cette manufacture, dont les bâtiments couvrent un espace de plus de huit mille mètres, n’emploie pas moins de cinq cents ouvrières, dirigées par des gouvernantes, les unes indigènes et les autres européennes.

L’hôtel des monnaies, à Osaka, est également un établissement tout neuf, bâti sur les plans fournis par des Européens pour appliquer les procédés employés dans les monnaies des grands États de l’Europe, ou plutôt de l’Angleterre, car la construction et la direction en ont été confiées à des Anglais,