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LE JAPON.

Chine, dans l’Inde, en Australie. Dès lors ils avaient besoin d’avoir au Japon quelques points où ils pussent les ravitailler. Le commodor Perrv, qui avait étudié la question, fut chargé de la résoudre. Il arriva avec plusieurs bâtiments de guerre, força, malgré toutes les observations des envoyés du shogoun, l’entrée d’un port de la baie d’Yédo et remit une lettre du président Fillmore à l’empereur, en déclarant qu’il reviendrait chercher la réponse l’année suivante.


ESCALIER ET ARBRE SACRÉ À SIMONOSÉKI.


Devant cette démarche, qui était en réalité le plus menaçant des ultimatum, l’anxiété fut extrême à Yédo comme à Kioto. On aurait voulu ne pas céder : les daïmios déclaraient que laisser entrer les barbares dans l’empire serait la plus grave des imprudences et la dernière des humiliations ; mais le shogoun se voyait hors d’état de résister : il avait compris la leçon donnée par l’Angleterre à la Chine.