Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/138

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Coup d’œil très inattendu, sur un édifice simple et de grand effet, le Palais ou Salon d’Été. Quatre grands murs l’isolent de toutes parts. À leur pied, comme des costières, quatre murettes de pierre de taille, dont deux à l’est et au nord, plus larges, portent des plates-bandes de terre végétale semées de touffes sèches entre lesquelles on voit des vases de marbre. Elles enferment un carré d’eau noirâtre, couverte çà et là de larges feuilles marron de lotus séchés. Des gargouilles de pierre, sculptées bizarrement, y dégorgent l’eau, amassée dans des réservoirs, des ruisseaux du Pouk-han. Ce bassin entoure les quatre murs balustrés d’une île en pierre de taille, à laquelle on accède du sud et de l’ouest par deux jolis petits ponts de marbre, et qui sert de soubassement au Salon d’Été.

Au rez-de-chaussée, une vaste salle hypostyle, formée par six rangées de huit troncs de pyramides carrés, monolithes, en granit rose très fin, plantés sans soubassement dans le dallage, donnant 80 centimètres de chaque côté et portant à 8 mètres de haut leur chapiteau fait d’une simple bague de métal vert.

Un escalier de bois, au fronton timbré d’un panneau plaqué de beaux idéogrammes, mène à une série de chambres fermées, parquetées grossièrement, ouvrant l’une sur l’autre par des compartiments mobiles sur glissières, très hautes de plafond et n’ayant pour parois et cloisons que des treillages verts recouverts de papier. Tout autour, une vaste véranda, aux ouvertures joliment sculptées, d’où l’on a une vue charmante, à l’ouest, sur l’ensemble du Palais officiel,