Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/156

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miques comme au Japon et en Chine. Il n’y a qu’à passer bien vite, en regrettant de n’être pas enrhumé du cerveau. Car, à côté de chaque porte, saillant sur la paroi comme une échauguette, est un petit édifice, qui, fort heureusement encore, ne peut être ouvert que de l’intérieur de l’habitation…

De ces maisons elles-mêmes, rien à dire, sinon qu’elles sont faites de pierres ou de galets serrés dans un filet en cordelettes de paille. Une sorte de mortier grossier coulé dans les intervalles et mastiqué sur les joints en fait quelque chose qui rappelle nos blocs artificiels. (Les Japonais emploient ce procédé pour établir des épis sur les rives de leurs torrents qui, sans cela, fileraient, par larges bancs, dans les eaux sauvages.)

Peu, très peu de pierres de taille et de grosses pièces de charpente, en dehors des Palais, des miradors des Grandes Portes, de l’enclos de la Grande Cloche et des échafaudages de la cathédrale… Tout cela a dû être amené de loin à grands frais. Un bloc, taillé, du volume de ceux qui composent les murs (80 centimètres de long, 30 de large), coûte à la carrière, 3 piastres, et transporté à Séoul, juste le double ; soit au change actuel (2,70) 16 fr. 20 ! Le bois est encore plus cher. La construction du Palais d’Été, avec ses troncs de pyramide carrée, monolithes, sa toiture, ses aménagements, le quai du bassin qui l’entoure, les murs, les ponts, le dallage, etc., a épuisé les finances coréennes pour vingt ans, comme nous l’avons dit, et très certainement il ne serait pas