Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/193

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brochée pour les funérailles de la Reine Douairière ; et depuis la guerre, elles ont versé, volontairement, des sommes proportionnées à leur fortune, de 10000 piastres à 1000, pour l’entretien et l’augmentation de l’armée. Chaque ghilde est surveillée par un officier que le gouvernement appointe au-dessus d’elles toutes. Il résume en lui le Tribunal de Commerce et l’ancien Prévôt des Marchand, jugeant les différends entre les membres de la même association, entre associations différentes, et, en général, toutes les espèces ressortissant au Code de Commerce.

Ces sociétés règlent le prix des objets, les conditions de vente, rendent la concurrence moins âpre et moins dangereuse qu’elle ne l’est parfois pour le bien général, en empêchant l’avilissement des marchandises pour atteindre au meilleur marché et distancer un concurrent. En même temps, elles sont de secours mutuel et soutiennent, après décès, les familles des membres les moins riches.

Néanmoins, pendant les cinq derniers jours de l’an qui finit, et les cinq premiers de l’an qui commence, le commerce est libre. C’est alors qu’il faut aller autour de Chong-No (la Grosse Cloche), acheter les beaux cuivres, les meubles plaqués de ce métal ou incrustés de nacre, ou ce curieux papier coréen dont les qualités diverses peuvent satisfaire aussi bien un fumeur de cigarettes ou un orfèvre qu’un couvreur, un charpentier et un maçon.

Les artisans, même les ouvriers agricoles, ont exactement cette organisation, mais à part.