Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/230

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immédiats, qu’il pût opposer aux réclamations des puissances. Et le tempérament des Japonais les rend incapables d’adopter la méthode de « patience, douceur et longueur de temps », à l’égard d’un inférieur.

Le comte Otori ajouta ses défauts personnels à ces difficultés générales.

Il le prit avec le roi de Corée, le Taï-ouen-koun, les ministres, les grands mandarins, même avec les complices parfaitement conscients de son entreprise, sur un ton tel, il les harcela de telles inquisitions, les enveloppa d’un réseau si fatigant d’espionnage, que les pires malheurs semblèrent promptement moins redoutables que la durée des pouvoirs de ce tyran.

Il intervenait avec la plus choquante brutalité jusque dans la vie intime du ménage royal.

Il crut avoir trouvé un instrument de règne dans une sorte de Conseil d’État qu’il força Li-Hsi d’organiser au commencement du mois d’octobre 1894.

Mais à jaune, jaune et demi. Une fois nanties, ses créatures découvrirent que leur allié de la veille était l’ennemi héréditaire de l’avant-veille comme du surlendemain.

Et le comte Otori se trouva avoir ajouté un ferment de discorde à tous ceux qui foisonnaient déjà dans le pays. Le tonghakisme redevint réellement menaçant quand les révoltés purent croire que leur soulèvement servait les desseins plus ou moins secrets de toute la famille royale.

Si bien que le ministère Ito, menacé de complica-