Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/251

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peu à peu le silence se fit, et d’autres événements attirèrent ailleurs l’attention des amis comme des ennemis de l’emmuré.


Cette tragédie cependant n’était que la péripétie du drame terrible que jouaient entre eux les Atrides jaunes du sang de Han.

Le comte Inouye avait cru, par ce coup, brouiller définitivement et sans espoir de retour la Reine avec le Taï-ouen-koun ; et cru que le vieux prince sacrifierait tout pour faire expier à la Reine les tortures dans lesquelles son Benjamin avait longuement savouré la mort.

Mais, dans un banc de sable aquifère, tout nouveau coup de pioche fait foisonner l’eau.

Le 18 mai, en plein Conseil de cabinet, le roi accueillit des accusations de péculat contre le Ministre de la Guerre, l’homme des Japonais, à son retour de Mandchourie, et interdit toute défense au Premier Ministre en déclarant que, « s’il conservait le coupable, il ferait mieux de renverser le trône et d’établir un gouvernement républicain ».

Quelques jours après, le cabinet coréen était par terre, et le comte lui-même rappelé au Japon,… grâce à l’alliance d’un des anciens complices de Kim-ok-Kioum avec la Reine (7 juin), et peut-être aussi grâce à l’action diplomatique de la Russie.

Celle-ci commença à se faire sentir de façon très pressante, sans doute à la suite du procès de Li-Shoun-yoo, et aussi de menaces telles contre