Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/255

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reusement il était remplacé par un sinologue, qui s’occupait plus d’archéologie chinoise et locale que d’équilibrer les partis prêts à se déchirer, et d’empêcher les élèves de son prédécesseur d’être imprudents ou trop zélés.

Crise aiguë à la fin de septembre 1895. — La situation à la fin de septembre devînt tout à coup fort grave. Comme à chaque question de réforme administrative ou de promotions de fonctionnaires, une fermentation se produisait, on n’y prit pas garde, bien qu’il s’agît d’une question militaire et que, pour des observateurs avisés et vigilants, il y eût eu des avertissements d’un danger de ce côté.

Le Roi tomba en dissentiment avec An, ministre de la Guerre, au sujet des corps de la cavalerie et du génie que le souverain voulait maintenir intacts, et que son conseiller entendait licencier, en alléguant que l’argent manquait pour les payer.

Le Roi s’obstina, et An lui adressa sa démission.

En même temps, et sans doute pour faire diversion aux récits de trafic de places et dignités colportés au Japon contre le comte Inouye, on racontait de ridicules fables de nominations de fonctionnaires signées le jour et révoquées le lendemain, pour remplir le Trésor par des ventes répétées ; de rubans-insignes, de charges officielles, disputées en de véritables enchères, allant de 10 à 20 dollars. Et on ajoutait, avec une gravité risible pour qui a vu sur place sévir la passion japonaise des médailles, rubans, emblèmes, panaches et cocardes, que les Coréens