Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/46

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tion de leur indépendance politique, formulait un blâme et prononçait une punition. Un roi de Corée fut ainsi frappé d’une forte amende pour avoir omis une nuance de soumission et de dépendance dans une lettre adressée à l’Empereur.

Depuis l’invasion manchoue jusqu’au temps présent, tous les rois et toutes les reines du Pays du Matin Calme ont reçu de Pékin leur nom royal et leur patente.

En vain a-t-on allégué que l’ambassade du tribut avait fini par transporter en Chine, pour le compte de la ghilde Ching In pou, le ginseng rouge, dont le roi monopolise la vente. Le fond ancien demeurait identique sous ce badigeon. Li-Hsi a été investi par la cour de Pékin, de ce nom et de sa couronne ; la reine, sa femme, également. L’ère spécifiée dans les divers traités conclus par la Corée a été, comme auparavant, l’avènement de l’empereur de Chine et non celui de son propre roi.

Un échange officiel de faire-part, de félicitations et de condoléances entre les deux cours n’avait jamais été interrompu jusqu’en 1894. Et toujours, le Fils du Ciel de Séoul allait respectueusement attendre devant l’arc triomphal de la route de Pékin les représentants de l’autre Fils du Ciel, son suzerain.

À la mort de la reine douairière en 1890, en notifiant l’événement à Pékin, le roi de Corée demanda qu’on ne lui envoyât pas, comme d’habitude, une ambassade spéciale, parce qu’il aurait peine à en supporter les frais et déclara :