Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/50

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péens en Corée, leur y ménager l’acquisition de droits analogues à ceux qu’ils possédaient en Chine ou au Japon, put lui apparaître le meilleur, sinon le seul moyen de sauver le royaume péninsulaire.

Il savait quels profits une politique patiente et déliée peut tirer du conflit d’intérêts rivaux, et trouva tout à point l’instrument dont il avait besoin.

Premier traité entre la Corée et les États-Unis de l’Amérique du Nord (1882). Tentative infructueuse pour effacer diplomatiquement du traité japonais de 1876 la clause stipulant l’indépendance de la Corée. — Le commissaire américain Shufeldt, qui avait échoué en 1867 à Séoul dans les négociations relatives à l’attentat contre le Général Sherman, vint à Tien-Tsin en 1881.

Le vice-roi eut avec lui de longs entretiens et finit par lui remettre le texte d’un traité de commerce, qui, dans sa pensée, devait servir de modèle à ceux qui ne pouvaient manquer de le suivre.

En même temps, il écrivit au Taï-Ouen-Koun une lettre pressante dans laquelle il expliquait la nécessité urgente d’ouvrir, au moins partiellement, la Corée aux blancs, pour la sauver de l’asservissement aux Japonais.

L’année suivante (1882), un traité fut effectivement signé entre le roi de Corée et le président des États-Unis de l’Amérique du Nord ; il contenait cette clause :

« La Corée a toujours été tributaire de la Chine, et ceci est reconnu par le Président de la République des États-Unis.