Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/58

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Sa Majesté Li-Hsi comprit peut-être qu’il avait commis une faute en reformant le parti de son père pour équilibrer l’influence des Min et échapper à la domination despotique de la reine. Les Coréens le laissent très clairement entendre, et l’opinion des résidents étrangers s’accorde avec leurs demi-aveux.

Attentat contre le Taï-Ouen-Koun (1892). — Quoi qu’il en soit, une nuit, une explosion formidable bouleversa la chambre où dormait dans son Palais le Taï-Ouen-Koun. Toute la paroi opposée à son lit s’écroula, pendant que sur la toiture crevée, les débris de toute nature retombaient avec fracas. Un fourneau de mine, bourré de poudre à canon avait été disposé dans le poêle établi là comme dans toutes les maisons coréennes, mais si maladroitement, qu’au lieu de faire sauter le plancher de la pièce qu’habitait le vieillard, il avait emporté celui de la pièce voisine (1892).

Unanimement le roi de Corée fut accusé de ce forfait, et bien qu’une poignée de misérables aient été terriblement torturés avant d’être mis à mort et coupés en quartiers, personne n’égara ses soupçons et ne vit dans cet emploi anti-confucianiste de la poudre, autre chose qu’une riposte de l’intéressé aux deux attentats dirigés contre lui en 1882 et 1884.

Le Taï-Ouen-Koun n’était pas homme à demeurer en reste.

Réplique du Taï-Ouen-Koun (1894). — Au commencement du mois de février 1894, au moment où le roi Li-Hsi, son fils et ses ministres, offraient un sacrifice solennel aux Tombes Ancestrales à 10 kilomètres