Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/64

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ment louée autour de lui, y était à peu près inconnue, et que la trahison l’entourait de toutes parts.

Un second corps de troupes, expédié dans Tchéoulla, fut battu et très maltraité par les rebelles.

Le roi, craignant que l’agitation ne gagnât d’autres provinces, et probablement conseillé par des gens plus sages que ceux qu’il écoutait d’ordinaire, lança une proclamation pour affirmer aux insurgés son désir de faire régner la justice, révoqua le gouverneur de la province, et le mandarin, gouverneur de Cho-bou, qui fut même, peu après, dégradé, frappé de confiscation et envoyé dans une île comme traître.

Difficultés intérieures au Japon. Antagonisme entre la Chambre des députés et le ministère Ito. Coup d’œil sur la Constitution japonaise de 1889. — Mais le ministère Ito, qui gouvernait l’empire du Soleil Levant, était aux prises avec les plus sérieuses difficultés intérieures. La Constitution promise depuis Meidji (décembre 1867), promulguée en février 1889, avait été mise en vigueur au mois de novembre 1890. La discordance inévitable entre la force, presque élémentaire, de la masse populaire appelée à créer par ses votes un pouvoir nouveau, et la délicatesse du mécanisme compliqué qui exerce ce pouvoir sous le nom de Parlement, s’était montrée plus dangereuse encore dans ce pays naguère féodal et mal décapé des scories d’une barbarie séculaire, que dans les pays européens qui l’ont créé pour leurs besoins comme l’embryon se pousse un organe.

On avait pourtant pris la précaution de ne pas