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J. VILLEY.

taires, bien que très considérables, ne modifient pas le rapport des deux quantités de chaleur globale échangées avec l’une et l’autre source ; or, ce rapport intervient seul dans le rendement. Sans qu’il soit besoin de procéder à une analyse quantitative détaillée, il suffira de rappeler que le théorème de Carnot précise, dans le cas particulier du cycle de Carnot, que le rapport de ces deux quantités de chaleur est égal au rapport des températures absolues des deux sources, sans qu’interviennent a priori les propriétés particulières du fluide moteur utilisé.

Les rendements de cycles autres que les cycles de Carnot s’évaluent comparativement à ceux-ci, sur les diagrammes entropiques dont il sera question au Chapitre III, sans que les propriétés particulières du fluide interviennent non plus a priori.


9. Foyers et chaudières. — La source chaude d’une machine à vapeur normale est constituée par les parois de la chaudière au contact desquelles l’eau vient recevoir la chaleur qui doit la vaporiser.

Comme la paroi fournit sans cesse de la chaleur au fluide, il faut, pour la maintenir à température constante, lui en fournir sans cesse des quantités équivalentes.

Cette chaleur pourrait être prise à une réserve pratiquement indéfinie, comme une source thermale à température élevée (qui constitue une voie d’évacuation de la réserve d’énergie thermique interne de la Terre), ou comme la couche superficielle des mers tropicales, chauffée par le Soleil (à laquelle il est fait appel dans le procédé préconisé par M. Georges Claude). L’entretien de la source chaude peut être alors assuré par une circulation permanente du fluide chauffant contre les parois extérieures de la chaudière.

Il est à remarquer d’ailleurs que, dans les deux cas particuliers ainsi envisagés, il apparaîtra plus simple de faire pénétrer dans la chaudière l’eau chaude dont on dispose, pour l’utiliser comme fluide évoluant. Cela reviendrait à déplacer la source chaude, qui ne serait plus constituée par les parois de la chaudière — alors calorifugée extérieurement — mais par la réserve d’eau chaude elle-même : on pourrait en effet fermer le cycle en rejetant l’eau, à la fin de son évolution, dans la réserve chaude, dont elle reprendrait la température en reconstituant une masse identique à celle initialement introduite dans la chaudière.