Page:Villey - Les principes des moteurs thermiques, 1935.djvu/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
42
J. VILLEY.

Elle peut comporter de l’énergie potentielle et de l’énergie cinétique.

La première n’intervient que si l’espace où se déplace la masse fluide est, pour elle, un champ permanent de forces appréciables : on devra alors définir la position de la masse par rapport aux surfaces équipotentielles de ce champ.

Dans la seconde, on peut songer à distinguer de l’énergie cinétique de translation et de l’énergie cinétique de rotation. Mais cette distinction dépend seulement de l’ordre de grandeur du fractionnement envisagé pour les masses élémentaires. L’énergie cinétique de rotation d’un volant, par exemple, n’est rien autre que la somme des énergies de translation des diverses portions que l’on peut isoler par la pensée avec des dimensions individuelles assez petites pour que chacune d’elles ait un mouvement assimilable à une translation d’ensemble : il suffit que ses dimensions linéaires soient très petites par rapport au rayon de courbure de la trajectoire de son centre de gravité.

Nous envisagerons seulement des mouvements gazeux dans lesquels un fractionnement répondant à cette dernière condition géométrique donnera encore des masses élémentaires assez grandes, pour que les grandeurs et aient un sens et puissent, en principe, être mesurées, suivant les définitions habituelles, par un observateur entraîné avec la masse qu’il étudie (et pour qui celle-ci est alors en équilibre à chaque instant). Cela suppose que la masse envisagée contienne un nombre très élevé de molécules[1].

Cette condition n’écarte pas seulement l’hypothèse de trajectoires à grande courbure, mais aussi celle de trajectoires parallèles (ou pratiquement parallèles) qui comporteraient des gradients transversaux de la vitesse de translation assez grands pour donner des variations sensibles de sa valeur entre deux points dont l’écartement ne serait pas très grand vis-à-vis de l’écartement moyen des molécules[2]

  1. Cette restriction écarte le cas de mouvements tourbillonnaires extrêmement divisés, a courbures de plus en plus accentuées, qui constituent l’une des formes du phénomène irréversible de décoordination de l’énergie cinétique en énergie interne (thermique).
  2. Cette nouvelle restriction correspond au second processus possible de