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J. VILLEY.

Elle peut aussi toutefois en acquérir aux dépens de sa propre énergie interne, comme la masse gazeuse qui se détend dans un cylindre, et dont le centre de gravité subit des accélérations corrélatives de celles du piston[1].

Les masses d’amont lui fournissent cette énergie cinétique de translation aux dépens de leur énergie interne[2] ; elle joue alors, vis-à-vis d’elles, le rôle de récepteur que joue le piston vis-à-vis de la masse gazeuse enfermée dans un cylindre. L’existence même de l’écoulement, dû à une répartition du fluide non conforme à celle qu’exige l’équilibre, et comportant des gradients de pression[3], entraîne que l’augmentation de volume, des masses motrices peut fournir aux masses propulsées un travail orienté et de l’énergie cinétique orientée, de même que l’existence du mécanisme constitué par un piston mobile dans un cylindre permet au gaz qui se détend de lui fournir de l’énergie cinétique orientée.

Il est à remarquer que les considérations de probabilité qui nous font rejeter l’hypothèse d’une coordination spontanée de l’énergie cinétique thermique (T. 20) en l’absence d’un facteur d’orientation tel que celui d’un gradient de pression, n’écartent pas — et tout au contraire l’hypothèse d’une décoordination spontanée de l’énergie cinétique orientée. Toute résistance opposée à l’écoulement du fluide aura pour effet de provoquer une décoordination partielle de son énergie cinétique de translation qui se transformera, dans la masse élémentaire elle-même, en énergie interne. C’est ce qui se produit lorsqu’un jet gazeux est reçu dans un récipient où il tourbillonne jusqu’à retrouver un nouvel état d’équilibre.

  1. La possibilité de cette création d’énergie cinétique orientée par la détente adiabatique d’un gaz dans un cylindre est introduite par la construction même du cylindre et du piston, qui transforme en un déplacement orienté l’augmentation de volume non orientée a priori que provoque l’agitation moléculaire. L’accélération de la masse gazeuse exige d’ailleurs une résultante non nulle des pressions qu’elle subit, c’est-à-dire une pression plus faible sur le piston que sur le fond fixe, autrement dit une perturbation momentanée.
  2. Nous négligeons les cas où des dimensions verticales très considérables (circulation des vents), ou des compressions très élevées amenant le gaz à des densités notables, font intervenir des travaux de pesanteur appréciables.
  3. Autres que ceux qui accompagnent, le cas échéant, dans l’équilibre, les gradients d’énergie potentielle de position.