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LES PRINCIPES DES MOTEURS THERMIQUES.

tique AB analogue à celui que nous avons dessiné pour un convergent de soufflerie.

Mais, pour l’évolution ultérieure dans le divergent, le point figuratif M, au lieu de revenir vers A, continue à se déplacer dans le même sens sur l’adiabatique ; l’énergie cinétique, mesurée par la surface AM continue à croître, en même temps que l’énergie interne continue à décroître, c’est-à-dire que les transformations sont inverses de celles observées dans le diffuseur de la soufflerie.

Il est à noter que ce phénomène correspond à des vitesses d’écoulement supérieures à la vitesse du son, tandis que la remontée en pression observée dans le diffuseur de soufflerie correspond à des vitesses inférieures à la vitesse du son.

Observons enfin que, malgré la difficulté pratique que comportent des échanges de chaleur notables avec des veines gazeuses en écoulement rapide, on peut concevoir et même réaliser des tuyères à échanges thermiques[1].

Un apport de chaleur pourra par exemple compenser, au moins en partie, l’abaissement d’énergie interne des masses gazeuses qui exercent la poussée motrice, et augmenter ainsi l’énergie cinétique obtenue. Autrement dit, on pourra envisager de transformer, sans mécanisme, l’énergie thermique d’une source en énergie cinétique, ou, plus exactement, en un supplément d’énergie cinétique donné à un écoulement gazeux, dont l’existence suppose celle de gradients de pression. Ce résultat n’est pas en contradiction avec les considérations qui conduisent au second principe de la Thermodynamique, parce que l’existence préalable de l’écoulement dirigé, dans la tuyère, introduit le facteur d’orientation indispensable. Il ne met pas en cause d’ailleurs le second principe lui-même, car l’apport de chaleur par une source unique comporte une augmentation de l’entropie : l’état final du gaz est donc différent de son état initial.


22. Transformations de l’énergie d’un gaz en travail. — L’énergie dont on dispose est, au départ, l’énergie interne thermique du gaz[2].

  1. On peut, en particulier, réaliser l’équivalent d’un apport de chaleur au moyen d’une combustion dans l’air même qui s’écoule.
  2. Nous continuons à négliger les variations de l’énergie potentielle de gravité (qui deviendraient essentielles dans le liquide des moteurs hydrauliques).