lois de la Thermodynamique exigent des raisonnements assez, compliqués.
Il est donc tout naturel, surtout quand on a en vue les applications
et l’utilisation de ces lois, de réduire les difficultés en prenant
pour point de départ des principes généraux intermédiaires entre les.
conséquences observables et la structure moléculaire. C’est ainsi que
les équations macroscopiques de l’hydrodynamique classique sont un
intermédiaire très utile entre la théorie cinétique des gaz et les propriétés
des turbines à vapeur. Les complications mathématiques des
théories cinétiques n’ont aucune importance en ce qui concerne leur
vérité : la nature se joue de telles difficultés. Mais je pense qu’elles
ne sont pas sans limiter, dans certains cas, ce qu’on pourrait.appeler
leur puissance d’éclairement. Ce qui est intéressant, à mon avis, dans
le rapprochement de l’entropie et de la probabilité, ce n’est pas qu’il
soit particulièrement clair, c’est qu’il est vrai, et vrai d’une vérité très
riche. Mais cette richesse même le rend embarrassant pour certaines
études modestes et il me semble que, pour qui regarde le fonctionnement
des machines, le paradoxe de l’irréversibilité de Loschmidt
est au moins aussi obscur que l’énoncé de la croissance de l’entropie :
après tout cet énoncé exprime simplement que les résistances passives
ont un travail négatif.
M. Villey pense, comme moi, que l’attitude que je viens de définir est bien celle que doivent adopter les débutants, mais il estime que, à s’y tenir, on fait preuve d’une certaine timidité et que, puisque les théories moléculaires sont certainement vraies, il doit être utile de les introduire le plus tôt possible dans toutes les questions. Il va de soi que, quelles que soient mes habitudes d’esprit, je ne méconnais nullement l’intérêt de ce point de vue. Il me suffirait d’ailleurs, pour l’apprécier, de parcourir le présent fascicule. Parmi les idées les plus instructives que les conceptions moléculaires fournissent à M. Villey pour ses discussions, il faut citer tout spécialement la distinction entre les énergies cinétiques orientée et non orientée. D’une manière générale son exposé fait réfléchir, et c’est là l’objet essentiel qu’il a poursuivi et atteint.
M. Villey connaît aussi bien que personne les difficultés que j’ai rappelées plus haut des théories cinétiques. Aussi prend-il le parti de