Page:Villiers de L'Isle-Adam - L’Ève future, 1909.djvu/12

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répandues sur la surface du globe ; ― sans parler d’une centaine d’autres merveilles.

En Amérique et en Europe une légende s’est donc éveillée, dans l’imagination de la foule, autour de ce grand citoyen des États-Unis. C’est à qui le désignera sous de fantastiques surnoms ― tels que le « Magicien du siècle, le Sorcier de Menlo Park, le papa du Phonographe », etc., etc. L’enthousiasme ― des plus naturels ― en son pays et ailleurs, lui a conféré une sorte d’apanage mystérieux, ou tout comme, en maints esprits.

Dès lors, le Personnage de cette légende, ― même du vivant de l’homme qui a su l’inspirer, ― n’appartient-il pas à la littérature humaine ? ― En d’autres termes, si le docteur Johannes Faust, se trouvant contemporain de Wolfgang Goethe, eût donné lieu à sa symbolique légende, le « Faust » n’eût-il pas été, quand même, licite ?

Donc, lEdison du présent ouvrage, son caractère, son habitation, son langage et ses théories sont ― et devaient être ― au moins passablement distincts de la réalité.