Page:Villiers de L'Isle-Adam - L’Ève future, 1909.djvu/364

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suite de l’Andréïde. Ces inducteurs s’étaient confondus avec le plancher, le sol, les fourrures, sur lesquels avait passé Hadaly. Sans doute, ils étaient reliés quelque part, au loin, à des générateurs inconnus.

L’Andréïde, alors, sembla frémir de tous ses membres : Edison toucha le fermoir du collier.

― Aidez-moi ! dit-elle.

Et, s’appuyant d’une main à l’épaule de lord Ewald, elle entra, souriante, dans le beau cercueil avec une sorte de grâce ténébreuse.

Puis, ayant ramené autour d’elle ses longs cheveux ondés, elle s’y étendit doucement.

Ayant ensuite passé à l’entour de son front le lourd bandeau de batiste qui devait retenir sa tête et préserver strictement son visage de tous contacts avec les parois de cette couche, elle agrafa, très serrés autour de son corps, de larges liens de soie qui l’assujettirent de manière à ce qu’aucun heurt ne la fît bouger.

― Ami, dit-elle en croisant alors les mains, tu éveilleras la dormeuse après la traversée : ― d’ici là nous nous reverrons… dans les mondes du sommeil !…

Elle ferma les yeux, comme endormie.

Les deux battants se joignirent, doucement, hermétiquement, sans aucun bruit, au-dessus d’elle. Une plaque d’argent, incrustée d’armoiries, était fixée sur le cercueil, au-dessus du mot Hadaly inscrit en caractères orientaux.

― Le sarcophage, reprit Edison, sera placé, tout à l’heure, ainsi que je vous l’ai dit, en une vaste caisse carrée, au couvercle bombé, dont l’intérieur