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Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/141

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tures d’Annas (qui, dérision ! avait fait nommer successivement Grands Prêtres ses cinq enfants, sans compter, même, ce gendre), imposaient silence à Joseph de Haramathaïm et au pharisien Nicodèmas (en hébreu, Bonaï ben Goriôn), bien que le Gamaliel d’alors, tenant tête au sagan Annas, exigeât la libre défense.

Tout à coup, sur l’interrogat précis de Caïphe, l’on entendit la réponse éternelle : « Vous l’avez DIT ! » Elle tomba, tranquille, dans le grand silence. — Puis, aussitôt, les cris : « À mort[1] !… » et

  1. Car il fallait que, cette nuit même, la condamnation fût prononcée par le dernier sanhédrin d’Israël. — Le mois, le jour, l’heure, même, du sacrifice, n’étaient-ils pas prédits depuis bien longtemps ? — Le mois ?… On peut lire dans le traité du Talmud, Rosch Haschana (fol. 14, vers. 2) « Ce fut au mois de nisan qu’Israël, autrefois, fut délivré de l’Égypte) ; de même, au mois de nisan, il sera de nouveau délivré. » — Le Jour ?… On peut lire dans le livre du rabbin Nephtâli intitulé Emeck Hamméleck (fol. 141, ch. xxxii, verset 2), « Nous avons une tradition précise qui nous enseigne que la Rédemption s’accomplira la veille de la Pâque, à l’entrée du Sabbat. » — L’Heure ?… Elle