Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/144

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vis du Temple, des milliers d’holocaustes, — eût encouru, comme sacrilège, la lapidation. Car la Loi motivait sa rigueur sur ceci, que le coq, prenant sa vie sur les fumiers qu’il pique et fouille de son bec, en fait sortir mille impures bestioles que le vent des hauteurs dissémine et qui peuvent, en se répandant — et pullulant — par les airs, aller altérer les viandes consacrées à Dieu. Or, comme, de mémoire d’Israélite, aucune mouche, même, ne vola jamais autour de la chair des victimes expiatoires[1], comment croire un Évangile dicté, selon vous, par l’Esprit-Saint, — et, cependant, où nous relevons une aussi grossière impossibilité !

Cette objection, très inattendue, ayant interdit quelque peu les chrétiens, — et, ceux-ci réaffirmant, pour toute réponse, l’infaillible vérité des Saints Livres, — l’on

  1. Rien d’étonnant que, par cette froide température d’avril et à la hauteur du mont Moria, nulle mouche ne se montrât dans les airs.