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Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/205

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hivernaux de la rentrée à Paris (en admettant, par impossible, qu’il durât jusque-là) dissiperaient comme un mirage. Il n’en resterait entre eux trois qu’un innocent souvenir de villégiature, — agréable, même, à tout prendre.

Cependant, les soirs, — dans les promenades aux jardins, — au déjeuner, au dîner, surtout dans le salon, lorsqu’on s’y attardait en causerie, — quelle que fût la retenue froide qu’ils se témoignaient, Frédérique et Bénédict semblaient se complaire à ne parler que d’« idéalités », de surexistence par delà le trépas, d’unions futures, de nuptiales fusions célestes, — ou de choses d’un art très élevé, — choses qui, pour M. Rousseau-Latouche, n’étaient, au fond, que des rêveries, des jeux d’esprit, du clinquant.

En vain cherchait-il, de temps à autre, à ramener la conversation sur un terrain plus solide, — le terrain politique par exemple : — on l’écoutait, certes, avec la déférence