Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/265

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

drapeau tricolore ne flottera plus qu’à titre de souvenir sur les armées de France. Puisque le feu maître a poussé l’amour pour son royal étendard jusqu’à l’emporter avec lui dans la tombe et s’endormir dans ses plis, qui donc, — à moins d’être aveuglé, jusqu’à la démence, par une piété qui toucherait au sacrilège, — oserait briser les planches funèbres, pour lui ravir ce linceul ? En vérité, celui-là trouverait plus d’exécuteurs que de partisans. En quelles mains sacrées le grand drapeau d’autrefois pourrait-il briller encore, hélas !… Et si l’on songe à la droiture, à l’honneur, à l’intégrité qu’il enveloppe en sa blancheur sainte, quel réveil pourrait être plus digne de son inoubliable gloire qu’un tel sommeil ?… Non, non. — Qu’il dorme, — à l’entour de Celui qui l’a porté !

le chevalier. — Notre oriflamme a souvent changé de nuance, depuis cette journée de Rosebecque, où, pour la première fois,