Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/46

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guer à cause de l’assombrissement autour de lui. — Il tâtait : point de verrous, ni de serrure. — Un loquet !… Il se redressa : le loquet céda sous son pouce ; la silencieuse porte roula devant lui.



— « Alleluia !… » murmura, dans un immense soupir d’actions de grâces, le rabbin, maintenant debout sur le seuil, à la vue de ce qui lui apparaissait.

La porte s’était ouverte sur des jardins, sous une nuit d’étoiles ! sur le printemps, la liberté, la vie ! Cela donnait sur la campagne prochaine, se prolongeant vers les sierras dont les sinueuses lignes bleues se profilaient sur l’horizon ; — là, c’était le salut ! — Oh ! s’enfuir ! Il courrait toute la nuit sous ces bois de citronniers dont les parfums lui arrivaient. Une fois dans les montagnes, il serait sauvé ! Il respirait le