Page:Villiers de L'Isle-Adam - Tribulat Bonhomet, 1908.djvu/108

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l’intérêt des autres que dans le mien, que je dois porter ces lunettes épaisses.

Il y eut un silence.

Je compris que le moment était venu de glisser un madrigal, la situation me paraissant même l’exiger impérieusement ! Mais, au moment où j’ouvrais la bouche pour placer une comparaison avec les astres les plus énormes de la voûte céleste (aimés des anges nocturnes), un autre personnage apparut derrière la porte vitrée : c’était Lenoir.

Aussitôt qu’il m’eut reconnu, ses sourcils élevés et disparates se défroncèrent, il entra comme un boulet de quarante-huit, se précipita dans mes bras sans dire un mot, avec une franche expansion qui faillit me renverser.

Il m’étouffait.

— Me voilà ! lui dis-je, et je vois avec une joie véritable, mon cher Lenoir, que vous