Page:Villiers de L'Isle-Adam - Tribulat Bonhomet, 1908.djvu/238

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je rentrai fort tard, j’enjoignis au garçon de m’apporter dans ma chambre une tranche de poisson, quelques poires et deux litres de café pour ma nuit.

Le garçon était d’un extérieur solennel.

— Monsieur ignore que c’est fête publique ?… À l’exception d’une vieille dame malade et couchée, il n’y a pas un chat dans la maison. Personne aux cuisines ! Tout le monde est parti pour aller voir le feu d’artifice. — Monsieur trouvera des restaurants s’il veut suivre cette rue qui mène à la grande cité ; — il est venu aussi cette lettre pour monsieur.

Je pris tout doucement la volumineuse lettre, et je lus, à la clarté de la chandelle qu’il élevait près de mon front.

La lettre venait d’Angleterre. Un de mes correspondants de Londres, homme très original comme le sont un peu tous les Anglais,