Page:Villiers de L'Isle-Adam - Tribulat Bonhomet, 1908.djvu/241

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s’y réfugient par les mauvaises nuits et, les uns tapis dans les cavernes, les autres errants à travers les roches, attendent des proies.

« Or, au moment de l’événement, le petit détachement d’éclaireurs, sous les ombres du soir, longeait, sur la falaise de l’îlot, les périlleux sables et regagnait le bord. Le jeune officier, qui s’était peut-être avancé d’une cinquantaine de pas en avant de l’escorte, fut si brusquement assailli, au détour d’un roc, par un grand insulaire noir, ( — sans doute l’un de ces Ottysors-pirates) — que celui-ci lui avait déjà tranché la tête et, s’inondant de sang, la balançait à bout de bras avec des gestes affreux, avant qu’un mouvement quelconque de défense, avant qu’un coup de feu, qu’un cri même eussent eu le temps de s’effectuer. Comme l’escouade se précipitait pour le massacrer, on le vit