Page:Villiers de L’Isle-Adam, Premières poésies, 1893.djvu/166

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                          X

Seul alors, le vieillard abandonnant la voile,
Livre aux flots de l’oubli, cette mer sans étoile,
             Sa nef aux mâts brisés...
Jusqu’à l’heure où, laissant tomber au fond de l’urne
Un sablier de plus, le Destin taciturne
             Dans l’ombre dit : « Assez. »


                          XI

L’onde parle tout bas aux rives qu’elle effleure,
Et l’on entend toujours, sur l’Océan qui pleure,
             Le vent sombre qui fuit ;
Et chaque aurore vient éclairer, ô mystère !
Les chants insoucieux des enfants de la Terre
             Qui partent pour la Nuit !